Sa situation exceptionnelle au pied de l’imposant volcan de Feu toujours actif et au-delà, du volcan assoupi « Nevado » contraste avec l’atmosphère détendue qui règne au cœur du village.
Comala, le seul village magique de l’Etat de Colima, a tout de la carte postale ! Sa situation exceptionnelle au pied de l’imposant volcan de Feu toujours actif et au-delà, du volcan assoupi Nevado (enneigé) contraste avec l’atmosphère détendue qui règne au cœur du village. On s’y promène à l’ombre des amandiers et des oliviers taillés comme des buis dans des ruelles bordées d’enfilades de maisonnettes blanchies à la chaux dont la plupart se sont reconverties en petites boutiques de ponche, une liqueur locale bien agréable à base de lait ou de cajeta (lait caramélisé), de noix ou de grenades et bien sûr d’alcool blanc !
C’est l’artiste Alejandro Rangel Hidalgo qui, en 1962, a encouragé ses concitoyens à peindre leurs maisons en blanc à l’image des villages grecs qu’il avait visités. Une démarche qui a créé dans la petite cité une heureuse harmonie visuelle qui lui a valu dès 2002 déjà le titre de Village Magique et même en 2012 de Meilleur Village Magique. Le charme opère davantage encore sur le zócalo qui porte ici le nom de Jardin tant et si bien qu’il n’est que jardin fleuri égayé par une fontaine et ombragé par de hauts arbres qui abritent des oiseaux piailleurs à l’heure du coucher de soleil. Le kiosque envahi par les plus jeunes est entouré de bancs en fer forgé blancs dont l’un d’eux est occupé par un couple de statues : celle de l’écrivain local Juan Rulfo, qui fit connaître son village dans un roman devenu célèbre au Mexique, Pedro Paramo, qu’il tient à la main et, assis à ses pieds, un enfant l’écoute lui lire cette histoire. Figés ainsi pour l’éternité, ces personnages ajoutent une aura particulière à l’ambiance de ce village comme si le temps avait ici suspendu son cours
La place est bordée d’un côté par l’église de type colonial blanche et or de l’Archange Saint Michel où chaque soir se pressent les villageois à l’heure de la messe tandis que les autres côtés sont cernés par des arcades qui abritent des échoppes d’artisanat ou encore des terrasses de restaurant très fréquentées par les familles qui s’y retrouvent avec plaisir le week-end d’autant que Comala se trouve à une dizaine de kilomètres à peine de Colima, la capitale de l’état du même nom.
Une visite incontournable est celle de l’ancienne hacienda de Nogueras qui date du 17ème siècle et qui était jadis une entreprise importante de café, de canne à sucre et de citrons et par la suite un centre de fabrication de mobilier en bois. Très tôt le jeune Alejandro Rangel , l’aîné d’une fratrie de trois garçons, développe des talents artistiques qui vont l’amener à décorer à la gouache le mobilier en caoba et en cèdre fabriqué par sa famille, sans y utiliser un seul clou. Un raffinement et des lignes épurées qui leur donnent rapidement de la notoriété.
On retrouve le même souci de stylisation dans sa peinture qui s’inspire de la nature même s’il n’a jamais peint de paysages. Son travail le plus connu est la création de cartes de Noël pour l’Unicef dans les années 60 d’autant qu’il a offert à l’organisation tous les droits d’auteur de sa production centrée chaque année autour d’une thématique : Noël à travers les âges ou encore Anges de ce monde. Les lignes de ses dessins sont pures, les visages ronds et les personnages semblent voler dans les airs car il n’y a jamais d’arrière-plan ni d’ailleurs de signature, celle-ci lui apparaissant inutile tant son style était reconnaissable. Cette généreuse campagne lui a donné une aura internationale.
Avec ses frères il fonde l’Ecole des artisans de Comala ainsi qu’un centre de formation qui ont permis de préserver et de promouvoir l’artisanat local qui demeure la source de revenus de plusieurs familles de Comala.
L’hacienda est devenue depuis la mort de son propriétaire un bien de l’université de Colima qui en a fait entre autres un musée qui permet de découvrir une partie des œuvres de l’artiste mais aussi sa très belle collection de céramique préhispanique. On peut également y admirer la reconstitution d’une authentique cuisine mexicaine pour que les plus jeunes se souviennent entre autres qu’à l’époque où on vivait sans réfrigérateur, un panier suspendu juste en face de la porte d’entrée et manipulé avec une corde permettait de maintenir au frais les aliments tout en les préservant des rongeurs.
www.facebook.com/museo.alejandrorangelhidalgo.
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