Coincé entre un massif montagneux et l’océan Pacifique, en dehors des grandes routes qui traversent le pays, l’Etat de Colima, un des plus petits du Mexique est aussi le moins peuplé avec quelque 650000 habitants soit 115 au km2, une faible densité plutôt exceptionnelle au Mexique. Par ailleurs le réseau routier est développé et permet de joindre la plupart des communautés ce qui facilite les liaisons des uns et des autres et donc les échanges de marchandises. On ne trouve pas à Colima de grandes pauvretés comme dans d’autres Etats où les inégalités sont plus criantes. C’est aussi la raison pour laquelle on se sent en sécurité à Colima et la capitale du même nom est reconnue pour être l’une des plus sûres et des plus agréables à vivre du pays.
Colima, la ville des palmiers.
Si l’on compare Colima avec d’autres villes mexicaines, il est évident que la petite capitale n’est pas la plus séduisante. Peu de bâtiments anciens alors qu’elle a été la première ville espagnole créée à l’ouest du Mexique, 3ème ville après Veracruz et Mexico mais sans doute peut-on y voir les séquelles des séismes qui ont jadis secoué la région. Par contre, dépourvue de réel intérêt stratégique, elle est rapidement tombée dans l’oubli. Au premier regard, la ville semble s’épanouir à l’intérieur d’un jardin. Arrosée par 4 rivières, elle est née entre les plantations de café et les palmeraies qui lui valent son surnom. Aux lignes de palmiers s’ajoutent d’autres arbres comme des tamarindos, des manguiers, des citronniers qui tous lui donnent cette apparence tropicale alors qu’en fait elle se situe déjà à quelque 500 mètres d’altitude à une trentaine de kilomètres du volcan de Fuego.
Le cœur historique de la ville s’articule autour du Jardin de la Libertad cerné de portales, à savoir de longues allées couvertes d’arcades. Jadis des commerçants s’y installaient pour vendre leurs produits, aujourd’hui elles abritent des terrasses de café ou de restaurant où il fait bon se poser à l’ombre pour perdre son regard dans le mouvement de la place. La cathédrale Nuestra Señora de Guadalupe bâtie une première fois en 1527 dresse aujourd’hui une haute façade néoclassique qui date de la fin du 19ème siècle. Curieusement elle est associée au Palais du Gouverneur, le symbole du pouvoir politique qui s’est élevé juste à ses côtés. De même style néoclassique que la cathédrale, il possède une immense fresque de Jorge Chávez Carillo, un muraliste local, qui raconte l’histoire des héros de la Révolution et de la culture indigène. Fresques réalisées à l’occasion du bicentenaire de Miguel Hidalgo, un héros de l’indépendance qui fut curé à Colima durant quelques mois en 1792. Un théâtre qui porte son nom se dresse non loin du Jardin sur un terrain offert à la ville par Miguel Hidalgo. Petit bijou architectural, il veille à promouvoir la culture auprès des habitants de Colima avec un spectacle offert gratuitement chaque week-end. On ne s’étonne pas dès lors que Colima a été élue capitale américaine de la culture en 2014, à l’image du titre de Capitale européenne de la culture.
Toujours sur le zocalo, le Musée Régional d’Histoire permet d’appréhender toute la culture préhispanique qui trouve ses racines dans la culture capacha en 1500 avant notre ère, l’occasion d’y admirer entre autres la reconstitution d’une tombe à puits comme celles que l’on a découvertes dans le site archéologique de La Campana. Le Musée des Arts Populaires est à visiter pour ceux qui sont intéressés par toutes les facettes de l’artisanat mexicain, une manière de les découvrir sans avoir à parcourir tout le pays.
Un des charmes et non des moindres de l’Etat de Colima est dans sa petitesse, un atout indéniable dans un pays où les distances sont souvent démesurées. Entre volcans, réserves et plages, on peut aisément s’offrir en une journée la mer et la montagne, d’autant que le climat varie également, plus continental dans l’arrière-pays, plus tropical sur la côte.
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