Depuis deux lustres, l’auteur de La plus limpide région (La región más transparente) et de La mort d’Artemio Cruz nous a quittés. Dix ans déjà ! Et cela semble encore difficile à admettre. Ses romans, emblématiques des lettres mexicaines, voire latino-américaines, lui ont valu le prix Cervantes, la distinction littéraire la plus prestigieuse en langue espagnole.
Pour commémorer cette date, en ce moment, au Mexique, se succèdent des hommages en l’honneur de Fuentes, ainsi que des nombreux articles journalistiques. Pour sa part, l’Institut du Mexique à Paris a programmé le mois de mai une rencontre autour de l’écrivain et son œuvre, avec la participation de professeurs universitaires français, ainsi que d’Alan Riding, journaliste et ami personnel de Fuentes.
Toute sa vie durant, Carlos Fuentes a regardé d’un œil critique et passionné la réalité mexicaine. De cette observation lucide sont nés des romans sans complaisance et, comme a affirmé son amie la romancière et journaliste mexicaine Elena Poniatowska, c’était sa façon d’apprivoiser ce monde. Il a fait découvrir à ses contemporains les tréfonds de l’âme du Mexique, en les mettant face à leur réalité.
Ses pairs s’accordent à affirmer qu’il a innové la narrative mexicaine dès son premier roman, en 1958, La plus limpide région. Carlos Fuentes a été un grand observateur direct du monde qui l’entourait et dans ses œuvres font surface les informations recueillies lorsqu’il parlait avec les gens, bien qu’ils ne fussent pas des lecteurs de ses œuvres. C’est l’une des clefs de voute de son travail littéraire.
Les cendres de Carlos Fuentes doivent reposer à Paris, au cimetière de Montparnasse, aux côtés de ses deux enfants, décédés en 1999 et en 2005. L’auteur était très attaché à la capitale française où il a été Ambassadeur du Mexique et où, selon ses propres dires, il se sentait « comme à la maison, très content et entouré de beauté ».
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